La passion de Janáček pour la culture folklorique de sa région natale, le Lachian, perdura tout au long de sa vie. Son respect profond pour ces traditions transparaissait dans sa décision de n’offrir que des accompagnements simples aux 53 chants folkloriques moraves collectés entre 1892 et 1901. Cette approche visait à préserver l’authenticité et les caractéristiques essentielles de ces chants, en évitant toute altération de leur nature initiale. Les poèmes d’Eduard Mörike (1804-1875) se distinguent par leur simplicité et leur humour empreints de folklore. Parmi les diverses compositions musicales de Hugo Wolf en 1888 figure « Abschied » (Adieu), où le poète décrit de manière humoristique comment il a donné un coup de pied à un critique. Composées en 1916 et basées sur des textes de poètes symbolistes contemporains, les six chansons de l’opus 38 de Rachmaninoff se caractérisent par sa richesse musicale et son chromatisme distinctif. Elles furent conçues pour la soprano Nina Joshetz, qui a inspiré le compositeur par le timbre folklorique de sa voix. Le chromatisme des Brettl-Lieder de Schoenberg (1901) est peut-être encore plus intense, mais il renforce ici le charme de la musique de cabaret.