Le Trio pour piano en quatre mouvements de Chopin représente sa seule œuvre de chambre d’une grande envergure. Composée alors qu’il n’avait que 18 ans, elle révèle à la fois l’influence des anciens maîtres, notamment Beethoven, et les prémices de son assimilation sophistiquée des danses folkloriques polonaises. Par exemple, le deuxième mouvement du scherzo s’inspire du bondissant Oberek tandis que le thème du rondo du finale est un krakowiak syncopé à double temps. Ces éléments témoignent de la capacité de Chopin à intégrer de manière novatrice les caractéristiques rythmiques et mélodiques des danses folkloriques polonaises dans une composition de chambre classique. Le premier quintette avec piano de Fauré a été achevé en 1905, mais commencé dès 1887, période où il travaillait également sur son Requiem. L’ouverture nostalgique du Molto moderato présente des similitudes avec l’« In Paradisum » du Requiem par le contraste de jeu entre le piano et les cordes. Elle est suivie d’un tendre et mélancolique Adagio, riche en dialogue intimiste, avant un Allegretto moderato tout aussi dense dont le point culminant est marqué par l’audacieuse première écriture pianistique de l’œuvre.